Pour cela aussi, cet article de Marie-Jeanne Huguet à toute sa raison d’être sur le site d’un institut de formation en PNL.
On parle de manipulation mentale lorsqu’un individu ou un groupe d’individus exerce une tentative de prise de contrôle de l’esprit et/ou du comportement d’une personne ou d’un groupe, en usant de technique dites de persuasion ou de « suggestion mentale », à sonpropre profit. Cela, en cherchant ou non à contourner les capacités critiques et autocritiques de la personne. C’est à dire sa capacité à juger ou à refuser des informations ou des injonctions.
Certains estiment que la publicité est une forme de manipulation mentale. Des formes extrêmes en seraient par exemple le lavage de cerveau, ou des manipulations conduisant au suicide, ou à des comportements collectifs de type totalitaire et génocidaire.
La question de l’influence sur autrui n’est pas homogène. Certains psychologues ou spécialistes de la communication, estiment qu’on peut « influencer avec intégrité » dans les relations familiales (éducation) ou professionnelle (motivation), c’est-à-dire non aux dépens d’autrui, mais pour faire progresser la personne, améliorer les relations sociales et interpersonnelles.
D’autres ou les mêmes distinguent la manipulation mentale de la domination. Cette dernière cherche à obtenir de l’individu ou du groupe qu’il se comporte de lui-même et souvent sans conscience claire de l’origine extérieure de la suggestion, de la façon prévue par les manipulateurs, éventuellement en utilisant la violence, et pour des motifségoïstes ou malveillants.
D’une certaine manière, la manipulation est très fréquente: dans les sociétés, démocratiques ou non, dans le cadre professionnel, conjugal ou familial, car dès qu’il y a mensonge, omission ou déformation, volontaire de la vérité, nous sommes en présence de tentatives de manipulation. On qualifie d’ailleurs parfois de manipulatrices des personnes qui montrent simplement une inhabituelle aptitude à convaincre, sans avoir pour autant des objectifs malveillants ou égoïstes.
Le manipulateur, ses spécificités
Nous sommes tous les auteurs de petits mensonges. La plupart sont nommés mensonges de confort car ils nous aident à rendre le quotidien et la vie moins cruels. Pourtant, il existe quelqu’un qui va beaucoup plus loin que quelques simples exagérations, afin de donner du poids à sonexistence : c’est le manipulateur.Une première caractéristique : son instabilité. Le manipulateur
ne tient pas en place. Il change fréquemmentde lieu de résidence, de ville ou de pays selon le degré de sa pathologie. Sa famille ne parvient pas à le cerner, à le connaître, tant il est versatile. Il ne parvient pas à se fixer dans un emploi (sauf s’il a le pouvoir et impose sa volonté aux autres) ou dans un couple. La plupart du temps, il mènerades vies différentes, dans des lieux différents, alternant de l’une à l’autre, au gré de ses envies (et des succès). Il n’est jamais suffisamment à l’aise en un lieu pour s’y installer.
Tout son problème est là. Il commence par mentir, puis prend la fuite avant d’être découvert. Mais il est capable de revenir, après avoir pris la précaution de tâter le terrain pour savoir s’il a toujours sa place. Le drame, c’est qu’à moins d’avoir été totalement démasqué, il aura toujours sa place car, il sait faire preuve de tant d’attention à l’égard d’autrui et de rouerie, que son absence se fera cruellement sentir.
Il a effectué une sorted’ancrage de dépendance émotionnelle. Le manipulateur assoit toutes ses manoeuvres sur la dépendance affective des autres. Il ne dissimule pas seulement ses actes mais aussi ses pensées profondes, car il sait bien en quoi elles peuvent choquer ceux qui l’entourent, ce qui fait qu’elles ne sont pas dicibles. Le manipulateur enfouit ses émotions (ou une partie de ses émotions, celles qui n’apitoient pas les autres afin de ne pas se retrouver seul. C’est à ce moment précis qu’il commence à manipuler la réalité, prémices d’une viede mensonges. Lorsqu’il sera soumis à un stress intense, son apparence volera en éclat et il révélera sa nature profonde, avant de se plonger à nouveau dans le mensonge.
Ainsi, sa psyché est une véritable cocotte-minute, sourcede brusques sautes d’humeurs ressemblant à des élan de schizophrénie. On peut parfois lui découvrir plusieurs personnalités selon les situations dans lesquelles on le place. La honte des conséquences de ses mensonges et non la culpabilité, l’entraîne dans une spirale infernale où seul de nouveau, le mensonge lui permet de survivre.
– mais naïves ou honnêtes – du moment qu’il a une provisoire la main. Cette proie, ce peut être un souffre douleur sur lequel exercer sa domination (conjointe, collège de travail). Il se tournera également vers une personne qui lui permettra d’arriver à ses fins, de s’élever en société(pour cela, très tôt dans sa carrière de manipulateur, il peut faire de la mère de son ami d’enfance, sa maîtresse, pour qu’elle le protège ou l’initie socialement), d’atteindre des objectifs professionnels et surtout de dominer. Il est capable par mimétisme d’acquérir très vite (en surface) lesavoir-faire ou le savoir-être, « la culture » de quelqu’un d’autre. Certains passeront ainsi d’une femme à l’autre (femmes et maîtresses). Par exemple si c’est un homme de milieu social modeste, il va acquérir les usages d’unmilieu plus élevé socialement en vivant une tranche de vieavec une femme, puis il va s’introduire dans un autre milieu par une autre femme et ainsi de suite…
Les changements « sincères » d’un manipulateur sont extrêmement rares. Mais pas impossibles, surtout s’ils surviennent tôt dans la vie du manipulateur, et que le degré de manipulation n’est pas trop profond. Il peut changer, s’il se rend compte que ses manipulations le détruisentdavantage qu’elles ne le préservent et lui apportent davantage de souffrance et de nuisance que de bien.
Il existe différents types de manipulateurs.
Pourraient être distingués :
• Ceux qui utilisent les autres, sans remords, dans un but narcissique, de pouvoir, d’escroquerie commerciale, ou par malveillance. Ils peuvent s’appuyer sur le mensonge et/ou la séduction, voire sur la contrainte, la menace ou la force, ou encore la déstabilisation par la double contrainte.
• Il peut s’agir d’un comportement jugé déviant ou pervers, d’un trouble de la personnalité dont les causes remontent à l’enfance ou à l’éducation du manipulateur, par exemple lui-même manipulé par ses parents ou éducateurs, victime de violences dont il ne veut plus être victime. Les Thérapeutes sont très fréquemment confrontés à des comportements manipulateurs dans les systèmes familiaux ou socioprofessionnels.
• La manipulation mentale pourrait être une forme particulière d’égoïsme. Souvent le manipulateur demande aux autres un comportement socialement acceptable, sans s’y conformer lui-même. Il s’approprie les idées des autres, en essayant inversement de faire porter par autrui ses propres responsabilités, et souvent en entretenant le doute, le soupçon. Mais les arguments d’un manipulateur semblent toujours, à première vue, logiques et moraux. Il ne tient pas compte d’autrui, tout en prétendant paradoxalement le contraire. Souvent, il estime cyniquement mettre en oeuvre une stratégie intelligente. Il peut mal supporter la critique. Certains manipulateurs à qui l’on tente de faire reconnaître un défaut ou une erreur, réussiront habilement à retourner les accusations contre leur accusateur. Les manipulateurs sont réputés aimer être pris au sérieux, et manquer de sens de l’humour, alors qu’ils se moquent, parfois méchamment du manipulé (cf. le livre : « Dire adieu aux manipulateurs »). Drôle, sur le moment, la moquerie n’est pas moins démonstrative et abaissante pour l’autre. Si les rires au sujet d’une personne deviennent constants, le manipulateur jouit des conséquences néfastes de ses moqueries et prend l’habitude de les répéter : c’est pour lui un stimulant émotionnel, quasi érotique. Le manipulateur utilise volontiers des éléments tels que la norme, le « bon ou le beau comportement » à avoir dans la société ou dans un groupe. Il pointe les faiblesses des autres, faisant par exemple qu’elles se sentent ridicules ou coupables ou blessées dans leur pudeur, ce qui les place ou les maintient dans une situation mentale favorable à la manipulation. Il sait trouver les erreurs, les défauts, les failles (réels ou fictifs) pour que sa victime se sente coupable
d’avoir agi autrement qu’elle aurait dû le faire selon
le manipulateur.
La manipulation mentale s’appuie de manière récurrente
sur divers registres :
le registre • émotionnel ; la peur, l’angoisse, la honte, la
pudeur, la timidité, l’espoir, le besoin de reconnaissance
et de justice, la confiance, le lien familial, l’amitié, le
besoin d’amour, le désir, l’envie, la conscience professionnelle…
sont des sentiments qui peuvent tour à tour
être exploités par le manipulateur.
• L’exploitation d’informations fausses ou tronquées,
simplifications, jargons professionnels et culturels, sophismes
ou injonctions paradoxales.
• Des pressions physiques et/ou psychiques, répétées
ou continues, individuelles ou dans une dynamique de
groupe que le manipulateur cherche à contrôler ou à influencer.
• L’entretien de rôles de type bouc émissaires, où un
groupe devient « persécuteur » d’une victime que le manipulateur
maintient isolée, avec l’appui plus ou moins
inconscient ou conscient du groupe.
• le registre de la domination, qui joue sur la peur et les
principes de « récompense », de « punition », de dominance
et de soumission.
Une mauvaise estime de soi, le sentiment de culpabilité
et d’infériorité rendent les personnes beaucoup plus vulnérables
à la manipulation. Ainsi que d’autres facteurs ou
contextes tels que :
• La dépression, qui peut elle-même résulter de la manipulation
mentale ou qui est une faiblesse latente détectée
par le manipulateur.
• Un choc traumatique et les situations de doutes ou de
perte de repères (deuil d’un proche, rupture, divorce,
perte d’emploi etc.).
• Un traumatisme refoulé ayant eu lieu durant l’enfance.
• Une division de la personnalité.
• Certaines substances influençant le comportement :
médicaments ou toxines, alcool atténuant la lucidité, qui
semblent pouvoir rendre les individus, au moins provisoirement,
plus vulnérables à la manipulation mentale.
• L’âge : les enfants et individus jeunes sont réputés plus
influençables et donc potentiellement manipulables,
mais les personnes âgées (dépendantes notamment),
peuvent aussi être sensibles aux arguments basés sur la
peur, la dépendance, la mort, etc.
Contrairement à une idée répandue, un bon niveau d’études
et une bonne situation sociale ne protègent pas de certaines
formes de manipulation. Face à des personnes ayant
un bon niveau culturel, certains manipulateurs utilisent un
vocabulaire pseudo-scientifique ou pseudo cultivé.
Techniques de manipulation
Le comportement corporel
Le manipulateur, plus que les autres, ne laisserait paraître
en société que ce qu’il souhaite, son comportement est un
véritable rôle de composition : exemplaire dans une situation
où chacun est inquiet, il apparaît comme le seul à garder
le calme, le sourire, semblant exagérément à l’aise. S’il
est séduisant, il utilisera son charme aussi bien avec les
hommes que les femmes. Il n’en est que plus dangereux.
Comportement relationnel et social
Le manipulateur est en représentation, à la manière
d’un acteur. Pour rehausser son image narcissique, il est
avide de compliments et il est fréquent qu’on le com-
plimente. Et cela empêche ses victimes d’avoir recours à
une aide extérieure pour échapper à son influence. Comment
révéler ses malheurs à des collègues, amis ou parents
qui ne peuvent croire ce dont on se plaindrait et qui
admirent ou estiment le manipulateur !
Directement auprès de ses victimes son comportement
est différent.
Il pourra être imposant, agir en chef. Il pourra être le seul à
ne pas prendre des notes lors d’une réunion. Parfois menteur,
souvent dominant, le manipulateur cherche souvent à
mettre mal à l’aise son interlocuteur, par exemple en ne le
regardant pas pendant une conversation, en faisant autre
chose en même temps, en lui demandant des tâches impossibles…
Certains parleront en élevant la voix afin de se
démarquer des autres, d’autres, surtout s’ils sont craints
- parleront très bas pour qu’on se taise pour les écouter
et qu’on ne comprenne pas tout ce qu’ils disent, pouvant
ensuite reprocher à chacun de ne pas respecter leurs
consignes. Le manipulateur change de comportements
selon les circonstances et parfois brusquement. Il peut
volontiers se placer en victime pour se faire aider (appel
à la charité humaine) comme il se placera en dictateur à
un autre moment. Pour plaire, il peut paradoxalement se
dévouer, faire des compliments et des cadeaux. Souvent
il fait passer ses désirs personnels pour quelque chose de
bon pour tous ou de moralement acceptable.
Pour présenter une demande, il posera une question
conduisant à enfermer son interlocuteur dans une situation
le mettant en difficulté pour refuser.
Par exemple selon I. Nazare Aga :
(M) – Est-ce que tu sors ce soir ?
(V) – Non, je suis fatigué, je rentre et je me mets au lit.
(M) – Est-ce que tu peux me prêter ta voiture dans
ce cas ? La mienne est chez le garagiste et je dois
absolument passer voir ma mère qui est malade.
Mais je peux te raccompagner chez toi d’abord, si
ça te pose un problème de rentrer en métro…
Une méthode très couramment employée par le manipulateur,
consiste à mettre en jeu dans la conversation une
tierce personne (qui n’a rien à voir là en général…) afin de
placer sa victime en situation de paraître une mauvaise
personne en cas de refus. Dans l’exemple ci-dessus, le
manipulateur M se pose en Sauveur de sa pauvre mère ; la
véritable victime de la manipulation, si elle refuse de prêter
sa voiture, se pose alors en Persécuteur !
Selon Isabelle Nazare-Aga, chacun croisera un jour une
personne manipulatrice ou se retrouvera dans une situation
où une personne tente par différentes stratégies de
modifier le comportement d’une autre.
La victime est souvent déjà fragilisée et susceptible de
se sentir plus facilement coupable de quelque chose. Une
« bonne victime » prend facilement sur elle la responsabilité
du comportement du manipulateur et accepte de se remettre
en question et adhère aux accusations qui viennent
de lui. Elle est sensible au jugement des autres ou essaye
de nuire le moins possible. Quelqu’un peut être manipulateur
aux yeux d’une personne et pas d’une autre.
Effets sur la victime : selon Isabelle Nazare-Aga, ce
sont d’inexplicables malaises, tels qu’anxiété, sentiment
d’infériorité, culpabilité, qui peuvent générer l’isolement, la
peur, l’agressivité, des dépressions nerveuses, rendant la
personne encore plus vulnérable à la manipulation. Ces
malaises sont souvent si intenses qu’ils engendreront des
problèmes liés au stress, tels que maladies nerveuses,
troubles digestifs, troubles du sommeil, problèmes cardiaques,
etc., voire dans les cas extrêmes pousser la victime
au suicide.
Se protéger ou sortir de l’emprise d’un manipulateur
La prise de conscience de la situation par la victime, et si
possible par son entourage est un préalable souhaitable à
une démarche de libération de son emprise.
C’est une étape très difficile et pénible car le manipulateur
a pris soin d’utiliser les composantes psychologiques de
sa victime pour mieux exercer sur elle des pressions perverses.
C’est pourquoi il est tellement difficile pour la victime
de se libérer : elle aura trop souvent l’impression de
trahir certaines de ses valeurs auxquelles elle tient le plus.
Par exemple : une femme (ici la victime) ayant souffert de
certaines difficultés dans son enfance, comme la séparation
précoce de ses parents, sa mère ayant (à ses yeux)
eu le tort de chasser son mari. Dans la relation familiale,
le mari-manipulateur a toujours insisté sur l’aspect « Tu
parles de me quitter, est-ce que tu te rends compte de la
peine que tu fais aux enfants quand tu hurles que tu veux
les priver de leur père ? Tu n’es qu’une mère indigne ! » Ce
qui culpabilise l’épouse-victime et lui rend toute opposition
à cette affirmation, douloureuse car culpabilisante à ses
propres yeux.
Comprendre les stratégies du manipulateur permettrait de
développer des stratégies de contre-manipulation, sans
avoir l’air de se défendre émotionnellement, ce qui place
en position vulnérable.
Paraître indifférent, ne pas répondre • ni aux flatteries ni
aux critiques du manipulateur (autrement que par un simple
: « merci » ou bien : « c’est toi qui le dis »).
Plaisanter et montrer une joie de vivre, • éloigne généralement
les manipulateurs.
• Lorsque l’on doit se défendre contre les assauts d’un
supposé manipulateur dans ses relations, il peut être
proposé d’agir envers cette personne et seulement avec
cette personne, comme elle le fait avec les autres, ce qui
peut désamorcer ses tentatives d’influence.
• Si l’on est menacé, il peut être recommandé d’éviter d’entrer
en discussion avec le manipulateur, et ne lui révéler
de soi-même que le strict minimum, (sans parler de sa
vie personnelle et en restant flou quand on change ses
habitudes, en ne parlant de ses changements qu’à la
dernière minute ou mieux en n’en disant rien.)
• Ne pas réagir avant que le manipulateur ne se soit exprimé
clairement. Car faire ressortir justement que sa demande
est ambigüe, désamorce volontiers une tentative
d’influence.
• Accumuler des éléments de preuve de ses demandes ou
réponses, par exemple écrire et dater ce qu’il dit, ou bien
demander une confirmation par courriel d’une demande
téléphonique, peut permettre de le confondre quand il se
contredira lui-même. Cela aide aussi rétrospectivement
à analyser ses stratégies et leurs effets nuisibles.
• La plupart des manipulateurs cherchent à isoler leur victime
; si l’on repère chez une personne qu’elle a régulièrement
cette attitude (annuler les repas chez les amis, faire
une scène épouvantable en réunion et sembler content
de ce que « on ne les verra plus, car de toute façon, ils
ne sont pas intéressants… », favoriser les disputes de
famille…) il est légitime de s’interroger et de se protéger.
Il est cependant difficile d’échapper à un parent, un
conjoint, un patron manipulateur ou un manipulateur chevronné.
Chercher à s’en faire un ami est inutile et ne serait
que lui donner d’autres occasions de manipuler. Il est parfois
nécessaire de lui mentir (ou plutôt : ne pas lui donner
des moyens plus efficaces encore pour manipuler) pour
éviter les conflits inutiles ou dangereux, de ne pas répondre
à ses attentes, d’être imprécis. Idéalement la réponse
qui devrait lui être donnée est ‘oui’ ou ‘non’ pour échapper
aux situations ambigües. Si le manipulateur n’est pas un
supérieur hiérarchique, il peut être préférable de ne lui rendre
aucun service. Une aide psychologique s’avère parfois
utile ou nécessaire, pour la victime, mais aussi pour
le manipulateur s’il a pris conscience du caractère asocial
de son comportement. Il est néanmoins vital de noter que
si le manipulateur excelle vraiment dans ce domaine, il est
très difficile, (ce qui peut paraître impossible pour la victime)
de lui échapper, celui-ci s’étant lui-même persuadé
que son comportement était le seul moralement et physiquement
possible pour lui.
Qui est manipulateur ?
Une personnalité manipulatrice se développe généralement
lorsqu’un enfant se défend contre des injustices qui
perdurent, ce qui chez d’autres aurait pu causer de l’agressivité,
de la timidité ou de la soumission. Le contexte
éducatif semble souvent en cause : parents ou éducateurs
trop sévères, trop protecteurs, eux-mêmes manipulateurs
ou au contraire, l’enfant ayant manqué d’attention et de
compréhension. Des traumatismes psychiques répétés
(divorce des parents, ambiance conflictuelle et graves
échecs) seraient également souvent en cause.
Jean Monbourquette, dans son livre « Apprivoiser son ombre
», affirme pour sa part que « Un enfant, voulant plaire
à des éducateurs incohérents, s’adaptera en développant
une grande différence entre l’image qu’il projette et l’individu
qu’il est réellement. En se protégeant continuellement
contre un environnement qui lui semble hostile, il développera
un comportement manipulateur pour tirer des avantages
de son entourage ».
Le livre « Les manipulateurs sont parmi nous » mentionne
que tout le monde a la capacité de modifier, à son avantage,
le comportement d’un autre. La légère capacité de
manipuler ne fait pas nécessairement d’une personne une
manipulatrice. De plus, les manipulateurs n’ont que très
rarement toutes les caractéristiques des manipulateurs.
Le vrai manipulateur est atteint d’un problème de personnalité
constant qui modifie en permanence sa façon
de penser. Ces personnes veulent obtenir à chaque
fois qu’une occasion se présente, le maximum des autres.
Anne Ciocca prétend qu’avec les manipulateurs il n’y a
que deux types de relations possibles ; celui de dominant
ou de dominé.
Dans les cas extrêmes, l’aspect pervers et parfois très
violent de manipulations peut-il détruire l’humanité des
sujets au point de les rendre totalement vulnérables à la
manipulation. Cependant certaines victimes ont échappé
à leurs manipulateurs, et ont développé une capacité de
résilience leur permettant de sortir de ce processus, à
condition de pouvoir échapper à l’emprise directe du manipulateur,
et non sans séquelles.
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Guy Tredaniel Editeur et Victime, bourreau ou sauveteur,
comment sortir du piège, Jouvence Editions
• Jean-Charles BOUCHOUX les pervers narcissiques, qui
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2009 Ed. Eyrolles
• Pierre AGNESE et Jérôme LEFEUVRE Déjouer les pièges
de la mauvaise foi et de la manipulation, InterEditions
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d’Arnaud Esquerre, L’Unebévue. Revue de psychanalyse,
Paris, 2002, n° 20, p. 47-64).
• Faux souvenirs et manipulation mentale, article de Brigitte
Axelrad dans les Dossiers de l’Observatoire Zététique, 13 décembre
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Les 5 profils de manipulateurs
1) Le séducteur
Il séduit (quasi érotiquement) les femmes et attire les hommes qui l’envient inconsciemment car il est sûr de lui, conquérant (rien ne lui résiste). Il est souriant, extraverti, bon vivant, et il sait aussi se montrer parfois attentif aux autres. Il suscite généralement l’admiration chez les autres, dégage un ecertaine force, il est souvent beau, il donne l’impression de quelqu’un de sûr de lui et sympathique mais c’est un véritable comédien (comme tout manipulateur). On sait déjà que les manipulateurs aiment se moquer et rabaisser pour mieux dominer : voilà la réelle différence avec une vraie personne sympathique ! De plus il cache sa personnalité contrairement à une personne réellement sûre d’elle. Le séducteur regarde dans les yeux, pose des questions embarrassantes, et répond de façon détournée à celle qu’on lui pose. Il aime flatter les gens même si ce n’est pas sincère.
2) L’altruiste
Il fait des cadeaux, achète tout, donne tout, vous ne pouvez rien lui refuser (c’est ce qu’il cherche). Il exigera une réciprocité au niveau des efforts même si les efforts qu’il demande sont bien plus importants. Cet aspect du manipulateur le rend encore plus dangereux d’autant plus que nous sommes inconscients des mécanismes mis en jeu. Il crée la dépendance envers lui. Le « gentil » piège est refermé.
3) Le dictateur
C’est le plus facile à reconnaître, il est souvent désagréable, agressif et autoritaire. Il est craint de son entourage, ses critiques, ses attaques et ses comportements sont souvent violents. Quand il a besoin de service il utilise la flatterie mais contrairement au séducteur il ne fait pas compliments. Il se montre insensible et déteste les sentiments humains (c’est un vrai dur !). Il peut vous traiter d’inhumain ou de monstre, d’égoïsme si vous n’êtes pas aux petits soins pour lui lorsqu’il tombe malade ou subit un deuil affligeant.
4) Le cultivé
Il prétend tout savoir sur tout, il se montre méprisant envers ceux qui n’ont pas les mêmes connaissances que lui. Il s’étonne de notre ignorance face à des sujets pointus que peu de personnes connaissent. Alors que les personnes cultivées non-manipulatrices ne donneront pas l’impression aux autres d’être incultes, idiots ou inintelligents ! Il mentionne des lieux, des dates sans donner d’explications. Les gens le voient comme quelqu’un de très intelligent et n’osent pas lui poser des questions. Si nous le faisons, il peut se montrer surpris, irrité, ou encore évasif. En réalité il ne connaît pas toujours la vérité sur la question, mais s’il la connaît il peut monopoliser la parole pour étaler « sa science » et avoir son public pour l’écouter. Par contre s’il parle d’un sujet que vous connaissez vous-même très bien, vous constaterez rapidement qu’il se trompe ou ment sur certains points.
5) Le timide, le plaintif
Il s’agit souvent d’une femme, mais ce n’est pas obligatoire. C’est aussi le manipulateur le plus rare. Le timide est difficile à repérer car son apparence de fragilité, de vulnérabilité et de soumission, voire de naïveté trompe. Personne ne soupçonne ses traits de manipulateurs. Il est en retrait, silencieux surtout en groupe, juge par ses silences et son regard, sans donner son avis quand on en a besoin. Il utilise son compagnon ou un collègue pour faire parvenir son avis ou ses critiques à la personne cible. Il créé le soupçon et la zizanie alors qu’il prétend détester les conflits mais les créé subtilement. Il vous soutire des informations personnelles sous prétexte de s’intéresser à vous.
Conclusion
Mais le manipulateur peut utiliser aussi tous les masques et en changer à sa guise. Par exemple : il peut combiner séduction et violence, séduction et altruisme, culture et altruisme. Si on touche à son pouvoir et à son territoire il change instamment en se montrant ironique, sarcastiques, insistant, voire méchant. Il ne supporte pas non plus les remarques et les reproches et fait preuve d’un manque de sens de l’humour.
Source : Métaphore n° 57 de juin 2010 (Journal de NLPNL, fédération francophone des associations de certifiés en programmation neurolinguistique)